Portrait Brice Chambard
Obiz, pour référence aux « Hobbies », commercialise une carte « Obiz Pass » non nominative qui offre des tarifs réduits sur plusieurs activités liées au sport, à la santé et au bien-être. Avec le précieux sésame, la start-up créée en 2010 permet à ses bénéficiaires d'accéder à plus de 10 000 offres privilégiées de proximité dans les domaines cités ci-dessus. Co-fondateur d'Obiz, Brice Chambard a reçu en début d'année le trophée Coup de cœur lors de la 8ème édition de la Fête de l'Entreprise, organisée par le groupe Le Progrès et la CGPME du Rhône. Preuve, s'il en fallait encore une, que la jeune société a toutes les cartes en main pour s'attaquer à un marché international qu'elle convoite de plus en plus.
Dans quelles circonstances le concept d'Obiz a émergé dans votre esprit ?
Après plus de dix-huit ans passés dans de grandes entreprises internationales et un énième plan social, j'avais besoin de donner un nouveau sens à ma vie professionnelle et personnelle. En tant qu'ancien compétiteur, entraineur diplômé d'Etat en activités physiques et sportives pour tous, président de plusieurs associations et connaissant les bienfaits de l'activité sur la santé, je souhaitais ainsi m'investir pour en faire la promotion de manière innovante. C'est comme ça que le concept « Obiz » est né.
Quelles ont été les principales difficultés lors de la mise en place de votre projet ?
J'ai passé beaucoup de temps à convaincre les différents acteurs de l'intérêt de rejoindre l'aventure d'Obiz. Il a également fallu décrocher les premiers contrats commerciaux alors que l'offre était encore limitée et nos références clients inexistantes. Nous sommes partis d'une feuille blanche et avons fait en sorte de trouver de l'innovation d'usage dans ce que nous proposions. A ce titre, nous avons réussi à protéger Obiz contre le parasitisme économique et la concurrence déloyale et ce notamment grâce aux conseils avisés d'Aklea, société d'avocats partenaires de l'Incubateur emlyon dont Obiz fait parti au sein de son dispositif premium. L'étape du « proof of concept » a par ailleurs été plus longue que prévu par rapport au business plan de départ, car nous passions beaucoup de temps à expliquer l'innovation et avons été souvent comparé à des sites d'achats groupés et/ou des coffrets cadeaux. Nous nous attendions à ça et y étions préparés.
Plus d'un million de cartes Obiz ont été distribuées en France depuis le lancement de votre plateforme. Quelles sont vos futures ambitions?
Nous visons un maximum de trois à quatre millions de bénéficiaires sur la France par an pour garder un service « premium». Le déploiement à l'international est en phase d'amorçage et poursuivons la création de nouveaux partenariats avec, comme objectif, d''être co-créateur de valeur avec nos partenaires et clients en proposant sans cesse des services innovants. Nous souhaitons poursuivre la croissance en respectant un leitmotiv simple : « Dire ce que l'on fait, faire ce que l'on dit et prouver ce que l'on a fait ».
Pensez-vous que l'entrepreneuriat est quelque chose qui s'est manifesté chez tôt « sur le tard » ou ce désir a-t-il été toujours en sommeil chez vous ?
Au cours de mes précédentes expériences professionnelles en tant que salarié, j'étais déjà un adepte de l'intraprenariat. Dès qu'il y avait quelque chose de nouveau à tester, je levais le doigt... Dans un autre registre, si l'on considère que créer une association sportive est une forme d'entrepreneuriat, alors cette envie s'est manifestée relativement tôt. Ceci dit, j'ai réellement sauté le pas de l'entreprenariat sur le tard. Je voulais être plus armé, avoir une formation de qualité (MBA emlyon en 2003), un réseau plus dense à activer, des fonds propres suffisants pour pouvoir créer mon entreprise en limitant les risques.
L'objectif était de ne pas faire prendre de risque à ceux qui m'on fait confiance. Je fais allusion à ma famille bien sûr, mais également à mon ami et associé Christophe Labare, Directeur Général d'Obiz et qui a accepté dés le début de prendre part à l'aventure à mes côtés.
Quel conseil donneriez-vous à tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui souhaitent se lancer dans une aventure entrepreneuriale ?
J'en ai essentiellement trois :
- Choisir une activité qui est censée procurer du plaisir. L'entrepreneur risque en effet de passer beaucoup plus de temps à développer son entreprise qu'à faire autre chose.
- Bien s'entourer en utilisant son réseau et faire confiance à des personnes qui partagent ses objectifs. Attention aussi à l'affectio-sociétalis du départ qui, avec le temps, peut s'effriter et compromettre le projet entrepreneurial.
- Rêver son projet les yeux grands ouverts, croire en sa réussite, oser se lancer, faire preuve de courage et persévérer en toutes circonstances, communiquer tout en protégeant ses intérêts, se battre car on n'a rien sans rien. Et surtout, créer de la valeur!
Brice Chambard
MBA 2003