Rencontre avec Arnaud Gisiger - Dirigeant et transformation digitale
Passer du monde spatial à une start-up du digital. Voici le parcours surprenant d’Arnaud Gisiger, installé en Suisse. Longtemps co-dirigeant de Syderal (ex-filiale suisse d’Alcatel Espace), il se tourne aujourd’hui vers la transformation digitale et vient de prendre la direction de Provatis, une jeune pousse du numérique spécialisée dans la télématique pour le transport scolaire et la gestion de service hivernal. Interview.
Comment avez-vous débuté votre parcours professionnel ? J’ai commencé par un master en microtechnique pour ensuite travailler dans la recherche autour des capteurs électrochimiques à base de silicium au Centre Médical Universitaire de Genève. Puis, je suis parti dans une PME de l’industrie spatiale où j’ai fait mes gammes comme ingénieur et chef de projet. Enfin, j’ai pris le poste de responsable commercial dans la filiale suisse d’Alcatel Espace. Nous avons racheté cette dernière avec des collègues et l’avons rebaptisée Syderal. Comment s’organisait le monde du spatial ? C’est un monde très fermé et passionnant fonctionnant beaucoup sous forme de partenariats transnationaux, avec des échanges de compétences. Ce secteur évolue mais il est moins soumis aux ruptures technologiques. Vous avez donc souhaité vous tourner vers un autre secteur ? Oui, j’ai formé mon successeur et je me suis intéressé à la transformation digitale en rejoignant la formation Piloter la Transformation Digitale (anciennement TDO) proposée par emlyon business school. J’avais envie de m’ouvrir l’esprit à ce qui se passait ailleurs sans savoir vraiment vers quoi j’allais me tourner. Pourquoi avoir privilégié l’emlyon business school ? J’ai mené une étude de marché de ce que proposait l’Europe en matière de formation et j’ai choisi emlyon business school car la formation durait sur plusieurs mois. Ce qui me paraissait fondamental pour bien approfondir et comprendre les enjeux de la transformation digitale. C’est grâce à la formation que vous avez intégré la start-up Provatis ? C’est davantage une conjonction de facteurs et la rencontre avec des investisseurs. J’ai rejoint Provatis début 2018 et j’ai pu mettre en pratique les enseignements du certificat de façon très concrète ; ce qui était l’objectif de mon nouveau challenge. Je suis en ce moment en plein dans la RGPD et les échanges avec les participants me sont très utiles. Qu’est-ce qui vous marque dans ce changement d’univers, ce passage du spatial à une start-up ? C’est un changement radical mais très intéressant. Aujourd’hui, j’ai d’autres problématiques, je me re-challenge au quotidien et je prends un vrai coup de jeune. Le rapport au temps est totalement différent notamment. Et l’équipe est resserrée : nous sommes seulement 5. Comment mettez-vous en place la transformation digitale chez Provatis ? Nous nous appuyons sur les outils digitaux pour soutenir le développement commercial de l’entreprise. On met en place un CRM, un nouveau mode de relation avec le client et des outils de comptabilité par exemple. Les notions d’intelligence collective et d’écosystème font déjà partie de mon quotidien, de par mon expérience précédente.