Damien Fulchiron et Nicolas Eschermann sont tous deux diplômés d'emlyon business school. Partageant une longue histoire avec Siparex, un des tout premiers groupes de capital investissement français indépendants, ils reviennent sur leur parcours au sein du groupe, leur engagement philanthropique, ce que l'École leur a apporté et l'importance de l'éducation, pierre angulaire de la société.

Biographies

Né en 1976 à Sainte-Foy-lès-Lyon, Damien Fulchiron est directeur associé au sein du groupe Siparex. Après un master en ingénierie agronomique et biotechnologie, il intègre le mastère spécialisé en ingénierie financière d'emlyon (promotion 2003). Ce financier dans l'âme a notamment reçu le Certificat d'enseignement supérieur des affaires (CESA) en executive coaching délivré par HEC. Actuellement directeur associé de Siparex Entrepreneurs au bureau de Paris où il anime l'équipe, il partage sa vie entre la capitale et Lyon pour accomplir ses différentes missions.

Né en 1971 à Paris, Nicolas Eschermann est directeur associé et membre du comité exécutif de Siparex. Diplômé du PGE d'emlyon (promotion 1994), il confonde en 1998 Sport dans la Ville.

Votre histoire avec Siparex dure depuis plus de vingt ans. Pourriez-vous en dire davantage sur vos parcours respectifs au sein de ce groupe ?

Damien Fulchiron : J'ai intégré Siparex dans le cadre de mon stage du mastère d'ingénierie financière à emlyon, dans l'une des structures du groupe qui accompagne en capital les PME régionales dans leur croissance et leur transmission. J'y suis entré le 1er avril 2002 et non, ce n'était pas un poisson d'avril ! J'ai progressivement évolué au fil du développement de cette activité qui a pour vocation d'accompagner avec proximité les entrepreneurs animant ces PME régionales de croissance.

Nicolas Eschermann : Ce n'était pas le 1er avril, mais le 1er mars 2000 pour moi ! N'étant pas originaire de Lyon, je ne connaissais ni le secteur ni le groupe. J'ai croisé la route de Siparex à travers une opération de LBO (rachat d'entreprise par effet de levier, N.D.L.R.) où j'ai découvert le métier et le groupe. J'ai réalisé à ce moment-là que c'était ce dont j’avais envie. Depuis, j’ai occupé plusieurs fonctions au sein du groupe.

En tant qu'alumni, que retenez-vous de votre parcours au sein de l'École et que vous a-t-elle apporté ?

D. F. : J'ai une formation initiale d'ingénieur agronome, qui est finalement assez éloignée du métier que j'exerce aujourd'hui si ce n'est par l'approche intellectuelle de l'ingénierie et l'appréhension rationnelle des problématiques. À la suite de mon passage en école d'ingénieur, j'ai travaillé au Crédit Agricole Centre-Est où j'ai côtoyé les métiers des fonds propres appliqués au secteur agroalimentaire et j'ai réalisé la nécessité de me former en finance d'entreprise pour travailler dans le capital investissement. J'ai suivi ce parcours à emlyon pour acquérir une double compétence car c'est une école de référence sur ces métiers qui dispose d'une chaire en finance d'entreprise très développée. J'avais candidaté auprès de différents établissements mais étant lyonnais, mon choix s'est porté sur emlyon pour plusieurs raisons : la complémentarité de sa formation, la diversité de ses profils, le dynamisme de sa pédagogie et, plus globalement, sa richesse académique basée sur un fonctionnement en mode projet et l'intervention de professionnels du milieu.

N. E. : Côté personnel, intégrer emlyon après une classe préparatoire m'a permis de découvrir la ville, son territoire et son histoire qui m'ont beaucoup plu puisque j'y suis revenu. Lyon a été le berceau de grandes opportunités, dont la création de Sport dans la Ville que l'École accompagne par ailleurs au sein du programme d'entrepreneuriat. Côté professionnel, j'ai découvert avec Siparex le monde des PME, des ETI et l'accompagnement de ces entreprises dont la région AURA regorge. La formation à emlyon et nos aspirations personnelles font qu'on tend à s'ouvrir sur le monde, avec la chance de disposer d'un réseau très dense déployé un peu partout. En comparaison avec nos pays voisins où les empreintes et enjeux régionaux sont bien plus considérés qu'en France, je pense que notre économie serait renforcée si on valorisait davantage cet aspect-là dans l'Hexagone. À Lyon, quelques entreprises, notamment dans le secteur de la santé, ont réussi à intégrer ces composantes, à savoir un fort ancrage territorial, de grandes ambitions et un rayonnement à l'international.

Damien Fulchiron (MS03)

“On est nombreux à avoir été touchés par la réalité de la Fondation, au vu du nombre de personnes et des profils accompagnés, qu'on n'imagine pas forcément pour une école de commerce.”

Vous êtes particulièrement investis dans des projets d'accompagnement. Pourriez-vous expliquer votre rôle et votre degré d'implication dans ces dispositifs ?

N. E. : J'ai fondé Sport dans la Ville avec Philippe Oddou (alumni PGE promotion 1994, N.D.L.R.) en 1998, dont je suis encore le président aujourd'hui. Mon rôle consiste à échanger avec les partenaires de l'association et à apporter une vision complémentaire des équipes opérationnelles sur la dimension RH qui est fondamentale pour toute organisation. J'anime aussi le conseil d'administration, composé d'une quinzaine d'administrateurs engagés qui portent les valeurs de l'association dont ils sont en quelque sorte les garants. Tout ça permet de continuer à construire l'essaimage de nos actions sur le terrain et d'être partenaire du plan Héritage et Durabilité des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, mais aussi d'agir en faveur de l'insertion socioprofessionnelle et de l'initiative entrepreneuriale à destination de jeunes issus de quartiers populaires. À cet égard, on a gardé une relation étroite avec l'École en l'intégrant à la pédagogie d'Entreprendre dans la Ville (programme créé en 2007 formant à l'entrepreneuriat, N.D.L.R.) car c'est un apport de qualité pour les entrepreneuses et entrepreneurs de ce programme.

D. F. : La ressource la plus précieuse de tout un chacun est à mon sens le temps, que j'ai toujours voulu consacrer aux autres dans une forme de générosité. Avant de le faire de manière institutionnelle, j'ai fait du coaching pour la préparation aux oraux d'admission, des ateliers d'aide à la recherche d'emploi et je suis investi dans le tissu associatif. Dans le cadre d'une initiative au sein du groupe Siparex, sa fondation a été créée et chaque année se tient un comité de sélection de fondations et d'associations que Siparex souhaite accompagner. C'est dans ce cadre que j'ai notamment accompagné des entrepreneurs au sein de Time2Start et, depuis un an, l'association qui gère 42 Lyon Auvergne-Rhône-Alpes, une école innovante de programmation sans frais de scolarité.

Nicolas Eschermann (PGE94)

“Concentrer toutes ses ressources autour de l'éducation, un sujet primordial pour la société.”

Au-delà des nombreux liens qui unissent Siparex à emlyon, pourquoi soutenir l'École et comment ce soutien se manifeste-il au titre de la Fondation Siparex ?

D. F. : C'est le comité interne qui sélectionne un certain de nombre de projets dans la limite de la dotation annuelle allouée à la Fondation Siparex. La condition étant qu'ils doivent conserver un lien avec l'activité du groupe, sa vocation et sa raison d'être, c'est-à-dire être proches du monde de l'entreprise et de l'entrepreneuriat, mais aussi suivre une logique d'accompagnement à tout âge, et notamment celui où se structure l'avenir de chacun par l'éducation reçue, qu'elle soit parentale ou scolaire. Sans entrer dans les détails de la sélection, le choix de soutenir emlyon s'explique par le fait qu'elle cultive sa singularité sur l'échiquier des écoles de commerce, qu'elle soit une société à mission et, c'est à souligner, qu'elle mette l'accent sur le développement personnel de ses étudiantes et étudiants. Bien que la marque emlyon soit très connue, ce n'est pas le cas de sa Fondation : on est beaucoup d’alumni à ne pas la connaître. On est d’autant plus nombreux à avoir été touchés par la réalité de la Fondation, au vu du nombre de personnes et des profils accompagnés, qu’on n’imagine pas forcément pour une école de commerce.

À ce propos, que diriez-vous à de potentiels donateurs, des alumni comme vous ou une fondation telle que la vôtre, qui souhaiteraient aider la Fondation emlyon ?

N. E. : Soutenir emlyon, c'est saisir l'opportunité de s'engager financièrement, mais pas seulement, et ce, de manière très définie afin de valoriser auprès de son environnement les structures accompagnées. D'un point de vue sociétal, l'éducation représente un enjeu clef : on ne peut qu'être sensibles à une école comme emlyon qui adopte une approche fondamentale de l'éducation en l'ouvrant à des profils et des horizons plus larges. S'il n'y avait qu'une seule chose à faire, ce serait de concentrer toutes nos ressources, quelles qu'elles soient, autour de ce sujet-là. Du fait de l'envergure de son réseau, la Fondation peut aussi être un élément d'unité qui fait sens et qui réunit autour de projets fédérateurs afin de pérenniser l'identité d'emlyon.

D. F. : L'esprit de corps qu'on retrouve dans les grandes écoles est à cultiver très tôt sous le prisme d'emlyon. Il doit être repris et susciter une adhésion plus forte de la part de ses diplômés en raison de la singularité et de la réalité sous-jacente de l'École. Ce lien si particulier qui se tisse entre l'École et ses alumni doit prendre racine dès l'entrée en formation.

À propos

Créée en 2020, la Fondation Siparex a pour objet de financer des projets liés à l'accès à l'entrepreneuriat (formation, réinsertion scolaire ou professionnelle, l'aide à la création ou à la reprise d'entreprise, etc.). Ses actions doivent permettre à des publics fragiles ou connaissant des difficultés de disposer d'outils susceptibles de les aider à accéder ou à conserver leur place dans la vie active, et plus généralement au sein de la société. Tout au long de l'année 2023, elle a soutenu 10 associations qui accompagnent des publics fragiles d'horizons variés, portant des projets de tailles diverses, dont la Fondation emlyon. La Fondation Siparex est abritée par la Fondation Entreprendre.