"Finance pour non-financiers" : une porte d'entrée vers la finance

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Longtemps réservée à une élite de spécialistes, la finance est aujourd’hui une compétence incontournable pour toute personne amenée à prendre des décisions dans une organisation. Comprendre un compte de résultat, lire un bilan, savoir élaborer un budget ou évaluer les performances économiques d’un projet ne relèvent plus du luxe, mais de la nécessité. C’est sur ce constat que s’appuie le certificat « Finance pour non-financier ». Une formation courte et intensive pensée pour lever les freins face aux chiffres.

Une montée en compétences pour des professionnels expérimentés

Le programme s’adresse à des managerschefs de projet ou créateurs d’entreprise justifiant d’au moins cinq ans d’expérience. Tous ont en commun le besoin de mieux appréhender les rouages financiers qui gouvernent la performance de leur organisation. « Le mot « débutant » concernant les participants est à recontextualiser », prévient Sandrine Vivian, responsable académique du certificat. « Ce sont des professionnels aguerris, qui occupent déjà des postes à responsabilité. Ils viennent chercher ici les outils nécessaires pour mieux comprendre l’environnement économique de leurs projets, de leurs équipes, de leur entreprise ».

Sur six journées de formation - soit 42 heures, avec 10 à 25 participants par session - les professionnels plongent dans l’univers de la finance d’entreprise. Le rythme est dense, les thématiques exigeantes, mais le format reste accessible grâce à une approche pédagogique mêlant théorie et mise en pratique.

Cours interactifs, études de cas, échanges entre pairs et business game immersif permettent aux participants de s’approprier les fondamentaux : étude financière, comptabilité, indicateurs clé de gestion, mesure du risque, élaboration budgétaire, pilotage de la performance.

Une pédagogie active et immersive

« Il ne suffit pas d’expliquer les concepts. Il faut les manipuler, les tester, les comprendre par l’usage », souligne Sandrine Vivian. C’est dans cet esprit que les trois derniers jours sont consacrés à un business game où les participants endossent, par équipe, le rôle de dirigeants d’entreprises. Ils construisent les états financiers, prennent des décisions stratégiquesgèrent les budgets, arbitrent les investissements, anticipent les résultats, analysent les impacts.

Pour Valentina Lovadina, responsable marketing et communication et certifiée du programme, cette immersion a marqué un tournant. « Le business game a été un vrai déclic. Après trois jours de théorie, on passe à l’action. Tout devient concret ».

À l’issue de cette simulation, les participants réalisent un projet de groupe consistant à produire les documents financiers clés d’une entreprise — compte de résultat, flux de trésorerie, bilan, budget prévisionnel — tout en argumentant leurs choix.

« C’est cette dernière partie qui a été la plus exigeante. Nous avions sous-estimé le temps nécessaire. Il fallait tout construire de A à Z, en expliquant nos calculs… C’était intense, mais extrêmement formateur », raconte Valentina Lovadina.

Vers une finance accessible, utile et légitime

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Un groupe de personnes pendant un cours - emlyon business school

Longtemps réfractaire à la finance, qu’elle jugeait trop technique et abstraite, Valentina Lovadina confie avoir changé de regard grâce à cette formation. « On comprend enfin à quoi servent les chiffres. Ils deviennent des outils d’aide à la décision. Et surtout, on se sent légitime pour les utiliser, pour en parler avec les équipes financières ».

C’est bien là l’ambition du certificat : donner aux non-financiers les clés pour dialoguer d’égal à égal avec les services comptables ou de contrôle de gestion, comprendre les arbitrages budgétaires, identifier les coûts pertinents, mesurer l’impact économique de leurs décisions et mieux piloter des activités. Dans des organisations de plus en plus transversales, où les frontières entre métiers s’effacent, cette compétence devient un avantage compétitif.

S’il transmet des savoir-faire techniques, le programme offre également un temps de recul. « Le certificat permet de se poser, de réfléchir, de comprendre ce qui structure économiquement une organisation », précise Sandrine Vivian. « Il offre également l’opportunité de se projeter vers davantage de responsabilités, vers une reconversion éventuelle, ou tout simplement vers une meilleure maîtrise de son périmètre ». Les perspectives sont multiples, y compris pour celles et ceux qui souhaitent se tourner vers le contrôle de gestion ou les fonctions stratégiques.

La richesse du programme repose aussi sur la diversité des profils. Les promotions rassemblent des professionnels venus de tous horizons — marketing, RH, supply chain, commerce ou IT — mais unis par une même volonté de progresser. Cette pluralité nourrit les échanges et crée une dynamique d’apprentissage collective. « On apprend autant des autres que des formateurs », affirme Valentina Lovadina. « Chacun partage ses problématiques, ses cas concrets. C’est extrêmement enrichissant ».

Valentina Lovadina salue également la qualité des intervenants. « Ce sont tous des professionnels issus du terrain. Ils partagent des expériences concrètes, des conseils qu’on peut appliquer dans nos contextes professionnels variés », informe-t-elle.

Un certificat reconnu pour des compétences durables

Le certificat est éligible au Compte personnel de formation (CPF) et permet de valider le bloc de compétences « Piloter la performance économique et la data de son unité », inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) dans le cadre du titre de niveau 7 « Manager d’unité opérationnelle ». Une reconnaissance qui valorise le parcours des participants et renforce la crédibilité de leurs compétences financières.

Mais au-delà de cette validation officielle, le véritable enjeu du programme est de réconcilier les participants avec la finance. De la rendre plus lisible, plus concrète, et surtout utile au quotidien. Une finance démystifiée, accessible, tournée vers la prise de décision et l’action. « La finance doit changer de paradigme », affirme Sandrine Vivian. « Elle ne peut plus rester une affaire d’initiés. La finance doit devenir un levier partagé, durable, soutenable. C’est la vision que nous portons à emlyon ».

Pour Valentina Lovadina, le certificat a marqué une étape décisive dans son parcours. « Je me sens plus outillée, plus confiante. Comprendre les chiffres, c’est aussi mieux comprendre les dynamiques de l’entreprise. C’est une vraie force ».

Son témoignage résume bien l’ADN du programme : permettre à celles et ceux qui pensaient ne jamais aimer les chiffres de les comprendre, les utiliser, et, à terme, de les apprécier.