En un an de pandémie, le télétravail est considéré comme un avantage par la plupart des collaborateurs brésiliens, révèle une étude effectuée par la Fundação Dom Cabral en partenariat avec emlyon business school et Grant Thornton Brésil. Mais il existe des points de vigilance à ne pas négliger

La Fundação Dom Cabral (Brésil) et emlyon business school présentent, en partenariat avec Grant Thornton Brésil, le résultat de la deuxième édition de l'enquête Les nouvelles façons de travailler : les enjeux du télétravail en temps de crise. Cette étude a pour but de déterminer comment les individus et les organisations au Brésil cherchent à s'adapter et à trouver un juste équilibre entre le travail et les questions liées à la préservation de la qualité de vie et de la santé mentale.

Cette deuxième édition de l'enquête annuelle a collecté plus de 1075 réponses sur tout le territoire brésilien en mars 2021. Les principales conclusions confirment la perception des collaborateurs sur la productivité en télétravail plus élevée que pour le travail in situ. Plus de 58% des répondants à l'enquête affirment se sentir plus productifs, ou beaucoup plus productifs, en télétravail. Lors de l'enquête de 2020, ils étaient 44%.
Toutefois, les réponses diffèrent selon le niveau hiérarchique. Si 13% des managers indiquent a contrario une baisse, ou une baisse significative, de la productivité en télétravail, ce ratio atteint 22,4% chez les dirigeants.

S'agissant des principaux obstacles au télétravail, les résultats les plus saillants pointent le constat "d'un plus grand volume d'heures travaillées", souligné par 24% des répondants. 16% alertent sur "la difficulté des relations avec les personnes au sein de l'organisation" et "les difficultés accrues de communication”. Pour 14% des répondants, l'équilibre entre vie privée et exigences professionnelles" constitue également un enjeu de taille.

L'enquête permet d'identifier les craintes liées à la continuité du télétravail. Le plus grand souci concerne la perte de la « convivialité » (20,6%), suivi par une charge de travail plus élevée dans le télétravail (15,5%). La troisième alerte porte sur la détérioration des relations au sein des organisations suscitée par l'absence de convivialité et d'interactions (13,5%).

“Dans la première édition de l'étude, au début de la pandémie en 2020, nous avions constaté que les personnes interrogées percevaient l'expérience de travail à distance comme positive, mais qu'il existait déjà une préoccupation concernant l'équilibre vie privé-vie professionnelle, ainsi que dans la façon dont l'organisation gérait la relation avec les collaborateurs ", indique Fabian Salum, professeur à la Fundação Dom Cabral et concepteur de l'étude.
"Un an après, nous pouvons corroborer certaines peurs et confirmer la perception de l'augmentation de la productivité dans le télétravail mais aussi le prix à payer pour le sujet en termes d'équilibre mental et de bien-être. Les plus de 5000 verbatim recueillis font ressortir un état d'épuisement mental lié à la situation incertaine générée par la pandémie et aux défis mentionnés précédemment. Par conséquent, les entreprises ne doivent pas se laisser séduire par une productivité élevée. Il est nécessaire de s'adapter aux trois niveaux : l'organisation, les équipes et les individus”, poursuit-il.

“Certains verbatims mettent l'accent sur le risque de perte de durabilité de cette productivité, en affirmant qu'avec l'appauvrissement des relations humaines, un sentiment d'aliénation et de perte de sens s'installe” complète Virginia Drummond, professeur à emlyon business school. “Les résultats de cette grande enquête au Brésil ne diffèrent pas fondamentalement de ce que nous pouvons voir dans d'autres pays qui ont adopté le télétravail massif depuis mars 2020 comme la France. Cela nous montre comment le phénomène du télétravail peut s'avérer pénible s'il est imposé de cette façon”.

"Cette enquête nous apporte des informations très importantes qui doivent faire l'objet d'une attention plus grande de la part des chefs d'entreprise sur les relations de travail à l'heure actuelle. L'expérience accumulée au cours d'une année de télétravail en raison de la pandémie, avec tout le processus de changement auquel la culture organisationnelle a été soumise, doit être canalisée vers la préservation du bien-être dans la gestion du capital humain, afin de maintenir l'engagement des gens à l'égard des résultats de l'organisation ", évalue Ronaldo Loyola, un partenaire dans le secteur Capital humain de Grant Thornton Brésil.

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