Formation des collaborateurs - Donner signaux de réengagement
“Historiquement, la formation en entreprise était comme un gros paquebot : on prévoyait un plan de formation sur 1 an, qu’on déployait avec des grosses sessions sur l’année. Aujourd'hui, on ne peut plus fonctionner comme ça. Il faut être beaucoup plus agile et en capacité d’agir plus vite”. Ces mots d’Anne-Cécile Merillon, Directeur du Développement RH à Bouygues Immobilier, sont le témoin du bouleversement qu’ont vécu, avec la crise sanitaire, les entreprises dans leur modèle d’organisation du travail.
Comment les entreprises peuvent accompagner cette transformation ? Le travail à distance plébiscité par les salariés Si le monde d’après ressemble fortement au monde d’avant la crise sanitaire du covid-19, il y a bien un domaine qui semble avoir été impacté fortement, et sans doute durablement : les modes et conditions de travail ont en effet été bouleversés par une pratique professionnelle à domicile pendant 2 mois, parfois plus. Si l’on aurait pu penser que les salariés seraient affectés par cette mise à distance du lieu de travail mais aussi de leurs collègues, il n’en est rien : “85% de nos collaborateurs ont apprécié cette période de travail de chez eux, durant le confinement. Cela a été une grande surprise pour nous”, témoigne Franck Baillet, EVP - Learning & Development France à Capgemini. Plus de déplacements quotidiens en transports, des contraintes horaires allégées ou en tout cas différentes, mais aussi un lien social qui, paradoxalement, s’est maintenu, expliquent ce ressenti : “Un lien social a été conservé, grâce à des nouvelles formes d’animation d’équipes, comme le café du matin en visio, en petite équipe où l’on passe 20 minutes à discuter de sujets divers et variés” poursuit Franck Baillet. Du travail à distance au travail à domicile ? S’il est à distance du premier lieu de travail (“les bureaux”), le “travail à distance” porte sans doute mal son nom ; celui-ci ne met donc pas forcément à distance un salarié avec son organisation. Au déconfinement, beaucoup d’entreprises ont conservé un mode distanciel fort, et certaines ont d’ores et déjà annoncé qu’elles allaient renforcer cette pratique de manière générale et durable, comme c’est le cas du constructeur automobile PSA. L’articulation travail à distance / présentiel, ou ce dernier était la norme, risque donc de devenir caduque, au profit d’une articulation travail à domicile / travail au bureau, plus flexible, dans laquelle le travail à domicile n’est plus l’exception (et donc plus à distance), complétée par des situations de travail en mobilité. Comment en est-on arrivé là ? “Avant la crise, il y avait encore cette méfiance, ce doute de se dire pour le manager que travailler à distance, c’était travailler devant la télé. La question de la relation de confiance versus défiance a été mise en évidence pendant la crise : un certain nombre de managers se sont aperçu qu’en faisant confiance a priori et en mettant leurs équipes en capacité de produire, les résultats étaient présents, parfois même au-delà des attentes”, témoigne Franck Baillet. La formation professionnelle, enjeu-clé Mais ce changement, qui est un véritable bouleversement, ne pourra pas se faire tout seul, et il existe un risque très fort pour que les entreprises, n’accompagnant pas les managers et leurs équipes dans cette transformation, ratent cette opportunité de devenir plus productive et de faciliter l’épanouissement de leurs salariés. “De nombreuses entreprises ont décidé de mettre en pause, de reporter, ou d’arrêter des programmes de formation”, remarque Thomas Misslin, client project manager formations sur-mesure à emlyon business school. “Or, nous vivons un moment mémorable, on se souvient tous où nous étions le 11 septembre 2001, nous nous souviendrons tous ou nous étions à l’annonce du confinement” poursuit-il. “C’est le moment ou jamais de donner des signaux forts de ré-engagement notamment sur les sujets des soft skills et du leaderhip”. Pour Thomas Misslin, les entreprises ont aujourd’hui une formidable opportunité de montrer -et d’opérer- leur agilité : “Quelle belle opportunité de modéliser une réaction qui montre un authentique engagement pour les entreprises !” Des formats de formations plus agiles Cette opportunité, l’entreprise leader Capgemini l’a saisie avec emlyon business school, en poursuivant et en adaptant son programme de (trans)formation managériale “making leaders”. Ce programme initialement conçu en blended learning est passé en 100% distanciel quelques jours après l’annonce du confinement. La satisfaction et l’engagement continu des participants durant cette période prouve d’ailleurs qu’il est bien possible de travailler sur les soft skills et le leadership à distance. Une vision partagée par Anne-Cécile Merillon : “Les modalités que nous avons expérimenté pendant la crise nous aident aujourd’hui à envisager des moyens qui nous permettent d’être beaucoup plus agile. On peut ainsi rapidement monter un format de formation à distance, sans avoir à convoquer des salariés sur Paris, qui doivent organiser leur emploi du temps pour cela. Avec le distanciel, les salariés prennent 1h sur leur journée à se former”. (Re)investir dans la formation, preuve d’agilité et promesse d’efficacité organisationnelle De nouveaux formats et de multiples possibilités désormais offertes aux entreprises, qui doivent considérer cette période de fragilité comme une source d’opportunité : “Il est fondamental d’investir dans le développement des managers et dans le développement du leadership. Toutes les crises remettent en question des paradigmes, et demandent à se repositionner sur les choix qui ont été fait par le passé”, analyse Thomas Misslin. Faire d’un élément de fragilité une opportunité, tel est le défi actuel pour les entreprises, et la formation en est clairement le moteur. “Cette crise est un énorme accélérateur d’une transformation qui était déjà là. En fait, elle remet la fonction d’apprendre au coeur de l’entreprise. Et la formation professionnelle se dépoussière désormais à la vitesse de la lumière...”, reconnaît Franck Baillet. De nouvelles manières d’apprendre, en combinant les modalités (présentiel / distanciel, synchrone / asynchrone), et finalement peut-être aussi un retour aux fondamentaux, comme l’indique Thomas Misslin : “Ce moment nous invite à revenir à l’essence de ce qu’est d’apprendre : mobiliser l’attention, favoriser l’engagement actif, proposer un feedback aux participants, et consolider les acquis”, soit les 4 piliers de l'apprentissage proposé par le neuroscientifique et psychologue Stanislas Dehaene. Théorisé pour rendre plus efficace l'apprentissage chez les enfants, ces fondamentaux sont assurément transposables à la formation professionnelle.“Nous sommes tous des grands enfants” fait remarquer en souriant Thomas Misslin. >> Revoir le replay du Live HR "Télétravail & (trans)formation : comment repenser les modalités pédagogiques dans le contexte actuel ?" La formation sur-mesure à emlyon business school • 6 200 participants en formation continue/an dont 4 500 dans les programmes de formation sur-mesure • En présentiel sur 4 campus (Lyon-Ecully, Paris, Casablanca et Shanghai) ou directement en entreprise, en blended learning ou e-learning. • Trois thématiques fortes sont au cœur de notre expertise : > Anticiper & adresser les transformations : accompagner vos managers pour comprendre les ruptures et imaginer de nouveaux business models. > Hybrider ses pratiques managériales : développer les capacités managériales et collaboratives de vos équipes pour faire face aux nouveaux environnements et enjeux sociétaux (gouvernance, RSE, globalisation, interculturel...). > Relier l’individu à l’organisation par l’open strategy & l’intrapreneuriat : donner du sens à l’action de vos collaborateurs au sein de votre organisation en les inscrivant dans une démarche intrapreneuriale. >> En savoir plus sur les dispositifs de formation sur-mesure à emlyon