WAY — Le Grand Départ
A la genèse du projet
L'association Way (We Are Young) a vu le jour le 6 octobre 2020, il y a plus d'un an maintenant.
Tout droit revenus de nos missions pré master* dans des pays en développement, et marqués par ces expériences nouvelles de voyage, nous commencions à nous questionner sur l'impact environnemental de tous ces déplacements et flux, professionnels et touristiques.
En effet, nous avons tous trois eu l'occasion de réaliser des périodes de stages dans des pays lointains : Cambodge pour Caroline et Tristan, Chili pour Antoine. Durant notre temps libre, les WE et nos jours de repos, nous partions explorer nos pays d'accueil, et même les pays voisins. Ces périples nous ont permis de découvrir des paysages incroyables, mais aussi et surtout de faire des rencontres et apprendre d'autres cultures. Au Chili, les vols internes sont très développés, peu couteux et les trains n'existent quasiment pas. En Asie du Sud-Est, c’est la même chose pour les vols, et les transits inter-pays sont très fréquents (Vietnam, Singapour, etc.)
En prenant du recul sur nos périodes exotiques, nous nous sommes tous les trois rendu compte de l’énorme impact environnemental de notre passage, via l’utilisation de l’avion à plusieurs reprises notamment. Cette réflexion et cette prise de conscience est intervenue en même temps que l’apparition de jeunes figures charismatiques comme Greta Thunberg. Voir une enfant sacrifier ses études pour dédier son énergie à la cause environnementale a sonné comme quelque chose de fort et puissant en nous. Il faut donc retourner près de 2 ans en arrière pour se rappeler des premières traces de notre envie d’agir. En Mars 2019, on a commencé à réfléchir à ce projet, en se disant que les voyages étaient une tentation et une richesse à portée de main, mais que leur fréquence, leur pertinence et l’impact qu’ils ont sur notre planète laissent perplexes.
Alors nous avons monté WAY, une association loi 1901, dans le but de réaliser un film de sensibilisation à l’impact environnemental du voyage, en donnant des solutions concrètes pour le réduire. Et quelle meilleure manière de sensibiliser à l’impact environnemental du voyage qu’en testant nous-mêmes des manières alternatives de voyager ? Un de nos grands objectifs est de faire rêver ceux qui nous suivent, en voyageant simplement, avec une empreinte carbone minime et des moyens de transport bas carbone.
Plus encore, nous souhaitons comprendre pourquoi l’homme ne parvient pas à se satisfaire des beautés qu’il a dans son pays et sur son continent, mais qu’il a sans cesse envie d’évasion lointaine. Par exemple, qu’est-ce qui pousse un français à passer 2 semaines au Club Med au Brésil, alors qu’il peut profiter des mêmes services et du même confort sur la côte d’Azur ? Qu’est-ce qui pousse un européen à vouloir découvrir l’Himalaya ou la Cordillère des Andes alors qu’il n’a jamais mis un pied dans les Alpes ? A travers cette compréhension, nous aimerions planter une graine dans l’esprit de chacun, générer une réflexion et un choix conscient des prochaines destinations de voyage de nos lecteurs.
Préparation du périple
Progressivement, nous nous sommes entourés de personnes et d'entreprises cohérentes vis-à-vis de notre initiative, qui nous ont aidés à ficeler le projet et à nous lancer.
Les 2 mois de préparation qui ont précédé le départ ont permis d'effectuer les premiers tests de notre matériel, de créer notre communauté et nos premiers contenus audiovisuels mais aussi de créer des liens celles et ceux qui nous soutiennent
Enfin prêts, nous avons décidé de prendre la route début novembre, direction l'Europe du Nord à vélo, en passant par la Belgique, les Pays Bas, l'Allemagne et le Danemark. Quelques jours avant notre départ, les annonces d'un reconfinement en France nous ont poussés à changer nos plans et à avancer notre départ d'une semaine pour éviter d’être bloqués aux frontières. Parallèlement, on a fait le choix de rejoindre la Suède en train directement, afin de ne pas être bloqués dans les pays précédemment évoqués.
From Cysoing to Malmö
Nous sommes donc montés sur nos vélos depuis Cysoing, direction Tournai en Belgique pour y prendre un train et entamer notre périple jusqu'en Suède. Tout un symbole d'emprunter les pavés du Paris-Roubaix pour lancer un voyage à vélo !
C'est ainsi que nous avons rejoint Rostok en train après une journée de transport, puis avons fait grimper nos bicyclettes dans un ferry, direction Trelleborg, en Suède.
L'arrivée en Suède
A notre arrivée à Trelleborg, la nuit était déjà tombée. Nous avons dû trouver un endroit à l'abris pour planter nos tentes, ce qui ne fut pas chose facile ! Heureusement, nous avons appris par la suite que le droit de camper dans la nature suédoise était inscrit dans la loi. En effet, le droit de libre accès à la nature, « Allemansträt », invite chacun à disposer de la nature et de ses ressources, tout en la respectant en retour.
Mieux encore, on s'est rendu compte après un échange de mails avec nos contacts en Suède, qu'il existait plus de 5000 abris sur le territoire. On les appelle les « Vindskydds », ce qui veut littéralement dire « protection contre le vent ». Ces 2 premières semaines en Suède ont par conséquent été animées par les différents abris qu'on a trouvés : au bord de la mer, dans la forêt, au bord de lacs, etc.
Notre premier objectif était de rallier Göteborg depuis Trelleborg, en empruntant la Kattegattleden depuis Helsingborg. La Kattegattleden, c'est une piste cyclable suédoise qui fait partie de l'Eurovélo 12 et qui a été élue piste cyclable européenne de l'année 2018. C'était un réel bonheur de l’emprunter pendant nos 2 premières semaines de périple.
Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés plusieurs jours à Malmö, 3ème ville du pays, et capitale suédoise de l'écologie. C'est à Malmö qu'a été construit en 2001 l'éco quartier du futur, le « Västra Hamnen ». Sous l’impulsion de ce quartier, la ville ne cesse de s’améliorer en termes d’écoresponsabilité, notamment au niveau des infrastructures avec les 500km de pistes cyclables. A noter que les suédois sont très respectueux des cyclistes, que ce soit en centre-ville ou à la campagne : rares sont les fois où nous avons besoin de nous arrêter.
*6 mois de stage à réaliser à l'étranger à l'issue de la première année d'école.