Face aux grandes mutations, former toutes les générations pour une employabilité durable avec la toile d’emlyon

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Un monde VUCA et la nécessité d'une nouvelle employabilité

 

Dans un monde confronté à des défis sans précédent, tels que l'obsolescence rapide des compétences techniques, l'adoption massive des outils numériques, la quête de sens et l'imprévisibilité d'un monde VUCA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu), la pression pour former des leaders capables d’inventer un futur durable et leur assurer une employabilité pérenne est forte.

 

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Le rôle des écoles de commerce dans la montée en compétence

Les écoles de commerce doivent donc aider les individus à "prendre de la hauteur" en développant leur pensée critique et en leur permettant de comprendre les enjeux éthiques et socio-économiques que ces nouvelles technologies entraînent.

Avec l'IA de plus en plus présente dans le monde professionnel, cela nécessite encore plus qu’avant de réflexion humaine pour en assurer une application éthique et responsable, car les nouvelles technologies ne peuvent pas remplacer certaines compétences humaines telles que l’empathie, la pensée critique ou notre faculté d’innovation et de créativité.

 

Intégrer l’IA sans oublier l’éthique et la pensée critique

 

Adopter une vision globale des compétences

Alors que toutes les écoles de commerce se précipitent pour intégrer l'IA dans leur programme, la plupart se concentrent uniquement sur les compétences techniques. D'autres, cependant, offrent une alternative en intégrant le développement de la pensée critique, de l'éthique et la nécessité d’inventer un futur durable. À emlyon business school, le programme “la toile’ en est un parfait exemple. 

 

Les compétences humaines face aux défis technologiques

Ainsi les Business School, qui ont la lourde responsabilité de répondre pleinement aux exigences du monde professionnel, se doivent aujourd’hui d’intégrer dans leur programme de formation les enjeux de l’IA générative avec la question prégnante de l’éthique et des impacts socioéconomiques.

 

D’après l’étude de 2024 de Talents du Numérique ‘Compétences IA Générative’, cette dimension doit être considérée comme un élément structurant de la littératie numérique. (*https://talentsdunumerique.com/sites/default/files/pages-editoriales/2024-06-tdn-competences-ia-generatives-vf.pdf).

Ces compétences humaines ont toujours été présentes dans les cursus des écoles de commerce, mais elles sont désormais plus cruciales que jamais. Comme le souligne Emmanuelle Blons, autrice du livre « L'IA au cœur de l'entreprise », l'intelligence artificielle accélère le besoin de développer des capacités proprement humaines. D’autres chercheurs vont plus loin et parlent même aujourd’hui de la nécessité de développer des compétences de ‘fusion’ c’est à dire visant à associer l'humain et la machine dans une relation vertueuse. (*Paul R. Daugherty et H. James Wilson, d'Accenture Research, dans Human + Machine). D’ailleurs les compétences éthiques ont été introduites pour la première fois dans le rapport 2023 du Forum économique mondial sur "Le futur des métiers". 

À titre d'exemple, l'‘AI Act’ européen a été mis en place pour créer des règles visant à restaurer la confiance dans l'IA et à définir des usages technologiquement acceptables. Ces avancées montrent à quel point la pensée critique est essentielle pour l'utilisation responsable des technologies d'IA à un niveau managérial.

 

Un programme expérimental au service de l’inclusion et de la diversité : la toile

Crée en 2021, ce programme agile d’emlyon business school sert de ‘bac à sable’ d’innovation pédagogique et technique pouvant ainsi ensuite inspirer les autres programmes de l’école. Il a été ainsi conçu pour répondre à un besoin 1er de qualification dans les métiers du numérique, mais aussi pour aider ses apprenants à prendre conscience de leur potentiel, leur donner les clés pour comprendre, s'adapter mais surtout façonner un monde permettant un futur durable dans cette ère anthropocène. 

 

C’est pourquoi, dès sa conception, l’école de la qualification numérique, dit la toile, avec son 1er programme de conception et de développement web, a été pensé autour de trois grands piliers pédagogiques : les compétences techniques digitales, les compétences humaines et les codes du monde professionnel. Ce programme ne forme pas seulement ses apprenants aux compétences numériques essentielles requises pour un métier ; il consacre plus d'un tiers de son contenu à la connaissance et au développement des soft skills nécessaires à l’utilisation responsable de ces technologies. Il opère ainsi un subtil équilibre entre des cours hard skills, selon une pédagogie active, celle des makerlab d’emlyon (à l’image des Fablab américain qui favorisent le passage de l’idée à l’action ‘test and learn’) et des activités permettant à ses apprenants de prendre conscience puis de développer les soft skills nécessaires à une prise en main intelligente de ces outils digitaux.

 

Ce programme leur permet de vivre une expérience transformationnelle allant de la découverte de leur potentiel, l’activation de leur créativité, une prise de conscience des enjeux RSE actuels pour un futur plus durable et un feedback 360° permanent afin de leur permettre une vision réflexive pour ancrer ces nouveaux savoirs et pratiques.

 

Au démarrage du programme, il pose les bases des enjeux et des risques liés aux nouvelles technologies, particulièrement vis-à-vis de leur futur métier de créateurs de sites web grâce à un atelier ‘la Fresque du Numérique’. Cet atelier les fait se questionner sur leurs usages et prendre conscience de l’impact social et économique des nouvelles technologies cela favorise leur compréhension de toute la chaîne de valeur et les incite à se poser des questions essentielles vis-à-vis de leur futur métier comme celles par exemples concernant l'ergonomie d’un site, les choix de police, etc., afin de créer des sites inclusifs et à faible impact environnemental.  Ces éléments seront repris lors de leur cours de Web où on introduit les notions d’éthique et de responsabilités légales, on les fait s’interroger en permanence sur la raison de leur choix d’utiliser tel ou tel outil: l’usage de la donnée, la protection de celle-ci…

la toile remise certificats oct24

 

Savoir interroger les IA génératives de manière responsable

Par la suite, ils apprennent à savoir interroger de façon pertinente les IA génératives lors des ateliers de prise en main de l’IAG et de l’art du prompt. Les étudiants par cette méthode d’expérimentation prennent conscience des risques éthiques liés aux ‘hallucinations’ mais aussi de la fiabilité de la réponse et ainsi se questionnent sur la fiabilité des sources et des biais cognitifs avec des exemples concrets de jeux de données ‘biaisés’. Ils sont ainsi amenés à faire preuve de discernement et à rechercher la véracité des réponses fournies (fake news, deepfake, …)

 

Exercer son esprit critique dans un monde de désinformation

Lors de la découverte de l’art du prompt, ils ont découverts les risques liés à une mauvaise utilisations des IAG mais aussi à un mauvais paramétrage des données, cela leur a fait comprendre l’importance de développer leur esprit critique dans un monde où les IA génératives vont se généraliser (*« Critical Thinking in the Age of Generative AI », de Barbara Z. Larson, Academy of Management Learning & Education, 2024).  C’est pourquoi ils vont ensuite aller plus loin en participant à une autre activité fil rouge, un cours de Critical Thinking en collaboration avec la Fondation Falret. Lors de ce cours les jeunes doivent créer du contenu sur les réseaux sociaux et argumenter en utilisant des sources fiables et de façon courte mais convaincante tout en proposant un visuel graphique de qualité. Ainsi, ils acquièrent des connaissances sur l'éthique, la déontologie, la recherche d'informations fiables, l'argumentation et débattent des enjeux éthiques, sociaux et environnementaux liés à l'adoption des nouvelles technologies.

 

Comprendre l’impact social et environnemental du numérique

Étant des étudiants d’emlyon business school, tous les projets travaillés durant leur programme de formation possèdent comme thème l’un des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU, là aussi pour favoriser leur prise de conscience d’être des futurs citoyens éclairés dont les actions possèdent un impact sur la société et l’environnement. Cela leur permet de se sensibiliser à ces enjeux particulièrement importants lors de l’utilisation de ces technologies tout en s'interrogeant sur les choix technologiques qu’ils devront faire, comme l'usage de logiciels open-source ou non, ou l'impact environnemental des serveurs selon leur localisation, la protection des données, le respect de la vie privée…. Durant ces projets, ils sont formés à la méthode du design thinking ce qui leur permet là aussi de développer des soft skills essentielles comme la créativité et l’innovation. Ces compétences restent l’apanage de l’Homme, sa valeur ajoutée, les technologies peuvent créer de la valeur mais elles ne savent pas la ‘capter’ à la différence de l’homme.

Développement personnel et soft skills au cœur du programme 

Enfin, les apprenants de la toile, à travers des outils Edtech tels que emage.me (qui permet des feedbacks à 360° et ainsi une vision réflexive sur leur apprentissage), travaillent sur le déploiement de leurs compétences en communication, empathie et créativité. Cela passe par un test d’auto-positionnement sur leurs propres soft skills en début de programme, puis des sollicitations de feedback de leurs professeurs. Les professeurs leur font un retour constructif sur leur capacité de communication, de créativité ou de collaboration par exemple. Ensuite, ce feedback est analysé avec leur coach carrière afin de leur proposer des exercices pour développer ceux qui semblent les moins acquis. En fin de programme, on note le déploiement de leurs soft skills et ils se voient remettre un CV soft skills de la toile, protégé par la blockchain qu’ils peuvent mettre sur leur CV et leur profil LinkedIn.

 

L'approche innovante du programme ‘la toile’ réside ainsi dans son parti pris de prioriser d'abord le développement des soft skills, permettant aux apprenants de faire face et de surmonter d'éventuelles difficultés dans l'apprentissage des compétences techniques ou l'adaptation aux changements.

Le programme la toile est ainsi essentiellement basé sur la méthode d’apprentissage d’expérimentation, de découverte par soi-même en utilisant des cas concrets, afin de mettre les apprenants immédiatement en situation réel.

 

Former des apprenants uniquement à se servir d’une technologie sans en comprendre les enjeux éthiques, sociaux et environnementaux serait un non-sens. Il en va de la responsabilité des business school plus que jamais d’aiguiser les esprits. L’utilisation constante de cette mixité utilisation des technologies et prise de hauteur, compréhension de cet usage, de ses risques et impacts, permet aux apprenants d’être en situation d’apprentissage réciproque. Comme le rappel ainsi Charles-Henri Besseyre des Horts dans sa dernière chronique pour Harvard Business Review « L'humain, clé de la réussite des IA génératives en entreprise » : ‘Il faut une meilleure intégration de l’humain dans la technologie’

 

Des résultats concrets

Ce programme intensif de 450 heures ne prétend pas former des experts dans un domaine particulier. Son objectif est de favoriser l'employabilité des ses apprenants en leur offrant des connaissances techniques concrètes, tout en les dotant des codes du monde de l'entreprise et d'une connaissance de leurs capacités à agir de manière éthique et critique sur leur environnement en favorisant le développement de leurs softskills. Selon le Forum économique mondial, ces compétences humaines leur permettront d'être employables à vie. 

En conclusion, dans un monde où l'intelligence artificielle remplace de nombreux emplois, la combinaison des compétences techniques, éthiques et humaines est essentielle pour former des citoyens capables de s'adapter à un environnement professionnel en constante évolution.

 

Avec la massification ‘vulgarisation’ de l’IA générative depuis maintenant deux ans, il est nécessaire de former des étudiants à la curiosité de tester des technologies mais aussi de réfléchir à leurs besoins, le ‘technologie a tout pris’ n’étant pas nécessairement la solution. 

L’enjeu n’est plus aujourd’hui de former nos apprenants aux nouvelles technologies mais bien de les former à l’éthique de l’IA et à la pensée critique. Cela nécessite un équilibre entre l’acquisition de connaissances techniques, l’analyse éthique, et le développement de compétences de prise de décision. Ces compétences sont cruciales pour garantir une utilisation responsable de l’IA. Les méthodes d’apprentissage doivent ainsi encourager la réflexion active, l’interaction, et la résolution de problèmes complexes.         
Ils se doivent d’être en capacité, en sortie de nos programmes d’apprentissage, de choisir la technologie adéquate pour leur besoin et qui réponde également à des critères éthiques et aux enjeux sociaux et environnementaux.

 

La place de l’humain est aujourd’hui plus que centrale face à ce monde de plus en plus tech.

Les business school ayant la lourde responsabilité de former des citoyens adaptables à ce monde en profonde mutation et ayant conscience de leur impact social et environnemental, cela a transformé les programmes d’enseignement des business school.

Ainsi, il s’agissait de trouver le juste équilibre afin de fournir à nos apprenants un programme leur permettant d’acquérir les compétences techniques de base nécessaire pour un premier emploi dans les métiers du numériques mais également leur faire acquérir les compréhension et enjeux du monde professionnel afin de les rendre adaptables à vie. C’est pourquoi nous avons pensé ce programme la toile selon 3 piliers pédagogiques :  Soft skills, hard skills et codes du monde professionnel.

 

C’est la combinaison essentielle de ces 3 ingrédients qui permet de former des apprenants qui répondent aux besoins du marché professionnel et qui sauront former avec la machine un cercle vertueux d’apprentissage pour un futur durable et souhaitable.

 

Article rédigé par Emilie GUICHARD, Responsable du programme la toile et Mark SMITH doyen des programmes à emlyon business school.

Emilie Guichard

Le développement des soft skills est au cœur des mutations professionnelles. Une vision portée par la toile