Transformation Intrapreneur: les secrets d'Emmanuelle Colin
Après une première vie dans l’enseignement et une deuxième dans le marketing et le digital, Emmanuelle Collin a souhaité orienter la troisième partie de sa vie professionnelle vers l’innovation et l’intelligence collective. Rencontre avec une intrapreneur inspirante, qui place l’équipe au cœur de l’avancée des projets.
La reconversion est un art maîtrisé par Emmanuelle Collin. Elle n’a pas hésité, au fil de sa carrière professionnelle, à rebondir, se réorienter vers de nouveaux horizons. Guidée par l’envie d’apprendre et la passion de la découverte, elle a ainsi démarré en tant que professeur de français langue étrangère en Serbie puis en France. Suite à son installation à Clermont-Ferrand, elle effectue un premier virage vers le digital. « C’était au début des années 2000, je suis devenue chef de projet internet, puis directrice de la production dans une SSII. J’ai ensuite rejoint un client, le Comité Régional du Tourisme d’Auvergne comme responsable digital, de la communication puis directrice marketing du CRT », détaille Emmanuelle Collin.
Elle évolue pendant une dizaine d’années à ce poste jusqu’à la fusion des régions. Auvergne devient Auvergne-Rhône-Alpes et Emmanuelle Collin prend en charge le développement de la clientèle étrangère et long courrier. « Avec l’agrandissement de la région, je me sentais trop loin du terrain et des clients. J’aspirais à retrouver un poste plus opérationnel où je pourrais réellement mesurer l’impact de mes actions. Au bout de 12 ans, j’avais besoin de prendre du recul et redonner du souffle à ma carrière », explique Emmanuelle Collin.
La rencontre avec emlyon business school
Elle se tourne à nouveau vers la formation. Son choix se porte sur l’Executive MBA emlyon business school et plus particulièrement sur le format fast-track. « Après avoir décidé de quitter le CRT, j’ai recherché une formation intensive pour une reconversion rapide. J’ai également choisi une école de commerce pour acquérir une vision globale du management d’entreprise et renforcer mes compétences sur les aspects financiers, commerciaux et «’business développement’. Je souhaitais donner une teinte plus business à mon profil, parfois jugé trop institutionnel », souligne Emmanuelle Collin.
Dès la rentrée, elle souligne et apprécie la diversité des profils. Elle se sent immédiatement à sa place. « Je venais du milieu institutionnel et je craignais de ne pas me sentir à ma place dans une business school. Très rapidement, j’ai vu des points communs avec les participants du programme. Nous avions les mêmes valeurs et les mêmes attentes », raconte Emmanuelle Collin. Les modules de développement personnel l’ont particulièrement marquée et ont permis l’instauration d’un climat bienveillant où chacun prend confiance.
Son projet, en intégrant l’EMBA, n’est pas encore abouti. Emmanuelle Collin a envie de découvrir le management de l’innovation et l’intelligence collective. Elle cherche avant tout à faire émerger des opportunités, à construire un projet avec du sens, dans un environnement collaboratif. Très orientée résultat, elle souhaite aussi s’investir dans des projets à impact, où les retombées sont mesurables. Au moment de choisir son Maker Bridge – année de spécialisation – Emmanuelle Collin s’interroge. Elle privilégie le Corporate Entrepreneurship, qui permet de développer l’esprit d’entreprendre dans le cadre de l’entreprise. « J’ai été convaincue par le management de l’innovation, la découverte de nouvelles formes de travail collaboratives et plus agiles et la posture entrepreneuriale qui permet l’autonomie, la créativité et une atteinte plus rapide des objectifs », ajoute Emmanuelle Collin.
L’innovation et l’intelligence collective
Un learning trip organisé dans la Silicon Valley confirme son intérêt pour la culture de l’innovation. À Paris, elle rencontre les incubateurs français et observe la diversité des structures et des organisations, les réponses qu’elles apportent dans un monde en mouvement et parfois incertain. « Ces rencontres ont ouvert mon champ des possibles. Peu de temps après, j’ai lu un article sur le projet de Living Lab porté par GRDF à Clermont Ferrand. J’ai alors contacté les responsables du projet pour leur proposer ma collaboration dans le cadre de mon projet de fin d’études. Il s’agissait de structurer une démarche d’innovation ouverte et décentralisée pour accélérer le développement du gaz vert et la transition énergétique des territoires. Nous sommes allés au bout du projet pilote et avons mis en place une méthodologie pour la déployer sur d’autres territoires », explique Emmanuelle Collin. À l’issue de l’EMBA, GRDF poursuit sa mission et lui confie la rédaction d’un livre blanc sur la méthodologie, en vue de le mettre à disposition des autres territoires.
Emmanuelle Collin endosse naturellement la posture de consultante. Elle accompagne les structures dans la mise en place et le déploiement des méthodes et des outils au service de l’innovation d’usage ou de produits. Elle satisfait ainsi sa soif d’apprentissage et de découverte aux côtés d’entreprises multi-sectorielles.
Création d’un collectif avec des participants de l’EMBA emlyon
Malgré la richesse de ces nouvelles missions, son quotidien manque d’interaction, de partage et de stimulation collective. Elle saisit alors l’opportunité de ce temps suspendu par la crise de COVID-19 pour fédérer un collectif et répondre aux besoins de transformation des entreprises.
« Au début du confinement, je devais animer des ateliers collaboratifs, initialement prévus en présentiel. Il a fallu réfléchir à la création d’un module en ligne. Avec Corinne Escot-Pionin, Consultante en Innovation Managériale qui faisait face à la même problématique, nous nous sommes formées sur les nouveaux outils digitaux collaboratifs. Couplés avec des méthodes d’intelligence collective ils nous ont permis de poursuivre nos missions à distance. Dans le cadre de nos ateliers, on a vu progressivement le moral des managers baisser. Dans cette période de crise, les liens se distendaient et ils re-questionnaient la raison d’être de leurs entreprises. Ils sentaient la nécessité de se concentrer sur les besoins de leurs collaborateurs et de leurs clients, de valoriser les compétences internes. Ils souhaitaient initier des transformations mais avaient du mal à se projeter » ajoute Emmanuelle Collin.
De ce constat naît l’envie d’agir et d’accompagner les équipes à recréer du lien, à rebondir après la crise. « Si les crises bouleversent nos habitudes et nos certitudes, elles sont aussi sources d’opportunités. Pour les entreprises, il importait de redémarrer rapidement, mais nous étions convaincus qu’il n’était pas possible de repartir comme si rien ne s’était passé », ajoute Emmanuelle Collin.
Accompagnée de trois collègues de l’EMBA, Corinne Escot-Pionin, Fawaz Maamari, consultant Intrapreneuriat et Open Innovation et Mickaël Abadie, consultant en Innovation Managériale, Emmanuelle Collin propose aux entreprises un temps de respiration pour partager les vécus de la crise, et capitaliser sur les bonnes pratiques nées pendant le confinement pour innover, rebondir, se réinventer et mieux redémarrer.
Boosté par le succès des premiers ateliers et par le plaisir de retravailler ensemble, le collectif se structure et élargit son offre de service autour de l’activation de l’intelligence collective comme source de performance.
« Avec une première mission dans les tuyaux, il devenait urgent de se doter d’une identité commune. Nous avons donc organisé un atelier en ligne pour mobiliser l’intelligence collective et faire émerger des propositions de noms pour notre projet. Voilà comment est né Bee'Onde, un collectif de pollinisation de la bee’Culture. Plus concrètement, notre ambition est d’accompagner les organisations dans leur désir de se réinventer pour gagner en performance bien sûr, mais en s’appuyant sur l’humain et le collectif et en veillant à l’épanouissement des femmes et des hommes qui les composent ». Pour se distinguer le Bee’Onde s’appuie sur trois piliers :
- La mise en synergie de trois leviers clés du changement : L’innovation managériale, l’open innovation (interne et externe), et l’activation de l'intelligence collective
- Leur complémentarité en termes de compétences, d’expertises et d’expériences (richesse des parcours, des secteurs et des fonctions managériales et opérationnelles)
- Leur posture de facilitateurs et de catalyseurs de projets de transformation : aux côtés des équipes, ils privilégient le transfert de compétence et la logique des petits pas vers une démarche incarnée et durable.
Maker Bridge Corporate Entrepreneurship
Travailler sa posture d’intrapreneur
Porter les projets, manager, accompagner l’innovations… les entreprises ont besoin d’intrapreneurs créatifs, qui n’ont pas peur d’expérimenter. Ils sont capables de gérer les parties prenantes, de convaincre les cibles internes comme externes de la pertinence de leurs projets. Cette mission nécessite beaucoup d’autonomie mais aussi l’accès aux ressources et aux méthodologies dédiées. emlyon business school prépare ces profils pour leur permettre de naviguer au sein des organisations en s’appuyant sur des process agiles tout en comprenant les enjeux business en cours.